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les poëtes.



Vous pouvez regarder ce qu’on fait dans les cieux ;
Voir les élus, aux corps subtils et radieux,
Qui suivent le Seigneur en chantant ses louanges ;
Voir sur la haute échelle, aux échelons sans fin,
L’ange aux ailes de cygne et l’ardent séraphin :
Vous avez les clefs d’or de la cité des anges.



Oh ! vous êtes bien fiers ! pauvres fous ! voyez donc
Comme vos jours sont noirs, troublés par la tempête :
Toi, la critique vient découronner ta tête,
Et, prenant un fer rouge, elle te marque au front.


Toi, ton chant est magique, et nul ne le répète ;
Le silence y répond, le silence, grand Dieu,
Ce néant des vivans, ce tombeau du poëte,
Ce linceul, sous lequel bondit un cœur de feu !