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le poëte polonais

Mais songez que ce sang qu’on lave dans la rue
Fait tache sur un sceptre d’or.


le chœur.

Une larme de toi, Vierge céleste et bonne,
Et Jésus, ton enfant, soufflait sur leur couronne :
Un signe de son doigt renverse le puissant ;
Il lui faut, pour jeter les sceptres dans la fange,
Un mot, un battement léger d’une aile d’ange,
Qui touche le trône en passant.


le poëte.

Hélas ! ma Pologne est donc morte !
Ses femmes donnent leurs joyaux ;
Ses poëtes, qu’un souffle emporte,
Ont fui comme un essaim d’oiseaux.