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le poëte polonais



le poëte.

Mais j’aperçois des rois qui regardent nos plaines ;
Ils se disent : « Voilà des champs sous un beau ciel,
Et des mines de fer, et de vastes domaines,
De l’encens, de l’ambre et du miel. »
Ils s’élancent, patrie, ils brisent ta couronne,
Ils mutilent ton corps, pèsent chaque lambeau,
Font trois parts du cadavre, et chacun à son trône
En attache un sanglant morceau !


le chœur.

Si tu l’avais voulu, comme un peu de poussière
Tu les dispersais, Reine au palais de lumière,
Qui mets pour diadème à ton front virginal
Une auréole ardente, illuminant tes voiles ;
Et qui prends au Seigneur ses plus riches étoiles,
Pour broder ton manteau royal.