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la petite anna.

Froid cadavre ! grand Dieu ! mais je comprends à peine !
Morte ! oh ! dites, cela n’est pas !


Quoi ! cette douce enfant si fraiche et si rieuse,
Et qui m’appelait mère, avec sa voix joyeuse ;
Qui, tout à l’heure encor, me flattait de sa main ;
Qui charmait ici-bas mon passage éphémère,
Que Dieu mit comme un ange, en cette vie amère,
Pour me suivre dans mon chemin,


Elle est morte !… ils l’ont dit ! entends-tu, pauvre mère !
Ta gracieuse enfant sous un drap mortuaire !
Ainsi, sa tête blonde et ses traits ingénus,
Ses bras, ses petits pieds, sa blancheur de colombe,
Tout cela, c’était donc pour laisser à la tombe
Un peu de poussière de plus !