Page:Ségalas - Les Oiseaux de passage, 1837.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
les morts.

Nous n’habitons pas, nous, une si belle ville :
Il faut un Dieu pour la bâtir.


Nos cités ont des murs épais, des toits d’ardoises ;
Dans des terrains bornés, qu’on mesure par toises,
De pierre et de mortier chacun s’y fait un nid :
Mais Dieu ne se sert pas de vil mortier, de pierre ;
Ses matériaux sont la flamme et la lumière,
Et son terrain, c’est l’infini !


Quelle vaste cité ! le Seigneur, quand il passe,
Marche dans sa grandeur, et trouve assez de place !
Pour éclairer tes murs, Jérusalem de l’air,
C’est trop peu d’un soleil, il en allume mille.
Des mondes sont à l’aise au milieu de sa ville,
Comme des perles dans la mer.