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les deux


« À vous, mes beaux messieurs, rubans, joyaux de cour !
« Lorsque le siècle et moi nous sommes face à face,
« Quand je le vois qui cherche honneurs, fortune, amour,
« Qui croupit dans son or ; moi, je ris et je passe
« Tranquille, indifférent, sans remplir ma besace
« Pour faire une route d’un jour.


« Oh ! la mort est si longue, et la vie est si brève !
« Ce n’est qu’un jeu d’enfant, une ironie un rêve !
« Quand le jour éternel lancera ses rayons,
« Le riche et l’indigent seront jugés de même :
« L’homme ressemble à l’homme aux yeux du Dieu suprême,
« Et l’âme n’a pas de haillons ! »