Page:Ségalas - Les Oiseaux de passage, 1837.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
l’assassin.

Un siége de saphir, dans le ciel de l’éther ;
Le sang, qui rejaillit sur mon front, sur ma lame,
Ce sang que j’ai versé, m’a souillé, fait infâme ;
C’est mon baptême pour l’enfer !


Oh ! le poignard maudit ! la nuit cent fois maudite !
C’était un corps semblable à mon corps qui palpite ;
Fait d’os, de chair, avec des pensers, un cerveau ;
Avec du sang gonflant et la veine, et l’artère ;
J’ai mis là mon poignard comme en un bloc de pierre
Un sculpteur mettrait un ciseau !


Et je n’écoutais pas, quand il hurlait ses plaintes,
Quand la compassion, la vertu, les voix saintes