Page:Ségalas - Les Oiseaux de passage, 1837.djvu/140

Cette page a été validée par deux contributeurs.
138
l’assassin.

Je fuis dans ma maison, mais un spectre tout pâle,
Et tout sanglant, me suit, et puis rentre avec moi !


Toujours me souvenir, me sentir ronger l’âme !
M’exposer devant moi tout flétri ! dire : infâme !
C’est folie, oublions ! N’ai-je pas un trésor ?
Pauvre, j’aimais tant l’or ! Quand j’en voyais reluire,
Mon œil brillait, mes mains s’ouvraient, c’était délire !
J’enviais !… Le bonheur, pour moi, s’appelait or !


Mon astre éblouissant, mon or, mon dieu visible,
Va, je t’ai désiré de ce désir terrible,
Ardent comme une soif, fort comme un bras d’airain
Qui pousse ! Je disais : « Or, je te veux, je t’aime !