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le sauvage.

Nos pères sont ici couchés sous un peu d’herbe ;
Nul marbre ne pèse à leur corps ;
Sur le simple gazon, un palmier qui s’élève,
Monument du désert, se dresse au-dessus d’eux,
Fait vivre leur poussière, et la prend dans sa sève,
Puis la fait monter vers les cieux.


Ses dieux restent cachés ; mais ceux de nos savanes
Sont les astres d’en haut ; c’est le soleil qui luit.
Tous les soirs je lui dis : « Viens mûrir nos bananes,
« Au goyavier suspends son fruit ;
« Réchauffe tout mon corps par ta vive lumière ;
« Jaunis les verts mais que nous te confions. »
Et chaque jour il vient répondre à ma prière
Avec sa flamme et ses rayons.