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le marin.

Et ce ciel de vapeurs lui rend, pour s’acquitter,
Ses nuages touchés par le pied d’un bel ange :
De leurs riches présens tous deux font un échange,
Comme deux puissans rois qui veulent se fêter.


Mais, Océan, pourquoi ta colère bruyante ?
Les cieux sont-ils trop purs, leur clarté trop brillante ?
Veux-tu leurs points d’argent, leurs mondes suspendus,
Mer jalouse ? La terre a-t-elle trop de place ?
Voudrais-tu rester seule et libre dans l’espace,
N’avoir rien près de toi, n’avoir rien au-dessus ?


Mais tes vagues en vain s’enflent, s’alignent, croulent,
Avec le grondement de cent torrens qui roulent ;
L’écume épaisse et blanche, ainsi qu’une toison,
Vient les argenter : Dieu se rit de ta colère ;