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le marin.

Voici mon brick avec sa quille longue et belle,
Ses deux mâts ; sur le pont je viens encor m’asseoir,
Je vois encor voler, rasant les flots de l’aile,
Le goëland au manteau noir.


Rien dans mon horizon que les cieux et les ondes,
Oh ! c’est pour délirer ! j’aime l’Océan, moi,
Parce qu’il est tout seul plus beau que les deux mondes,
Parce qu’il est seigneur et roi :
Comme pour rendre hommage à leur maître suprême,
Les fleuves vont à lui, fleuve immense et profond,
Le soleil flamboyant est le seul diadème
Qui puisse aller à son grand front.



Sans jamais s’épuiser, quand le jour se rallume,
Ses eaux montent au ciel, comme un encens qui fume ;