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la pauvre femme.



Quoi ! vous pleurez encor !… J’entends : la faim commence !…
Des alimens pour eux ! et qu’on prenne aussitôt
Mon corps qui les porta, mon sang, mon existence ;
Mais non, c’est de l’argent qu’il faut !
Ces enfans vont mourir, car tout nous abandonne,
Car on exige un prix pour notre pain grossier,
Car on nous vend la vie enfin ! Dieu nous la donne,
Mais les hommes la font payer !


Peut-être quelque aumône… oui, sortons… Cette femme,
Au cachemire souple, aux précieux bijoux,
Pourra me secourir… La charité, madame,
Je prîrai le bon Dieu pour vous.
Vers mes petits enfans que votre front se penche ;
Pitié ! pitié ! le sou qu’on donne aux mendians