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Ton cœur indépendant te montre l’esclavage
À travers la trompeuse image
Du miroir de la liberté.

As-tu vu le coursier qu’affranchit la nature,
Être dompté par nous et porter un lien ?
Le lion, roi captif, sous une grille obscure,
Avec fureur ronger son frein ;
Loin de l’immensité des célestes royaumes
L’oiseau, sous des barreaux affreux,
Plaintif et prisonnier sur la terre où nous sommes,
Dans l’asile borné des hommes,
Languir en exilé des cieux ?

Cela n’est rien encor : l’esclave est un mélange
De grandeur, de noblesse et de servilité.