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cours du XVIIe siècle, plusieurs règlements, notamment le règlement de 1667, fixent le mode de régler les paiements, donnant ainsi le modèle, qui sera suivi par le Clearing House de Londres.


10. Aspect particulier du capitalisme en France : les gens de finance et leurs tractations.. — Si le capitalisme joue en France un rôle bien moins important qu’en Hollande et qu’en Angleterre, ne faut-il pas, en grande partie, en chercher la raison dans la place que tiennent en notre pays les gens de finance, (font l’activité consiste surtout à profiter des embarras du Trésor royal et à s’engraisser à ses dépens ?

Cette classe des gens de finance est fort nombreuse. Il faut y comprendre les trésoriers royaux, qui vraiment abondent, car il y a multiplicité de caisses, que Necker s’efforcera, le premier, de réduire, en 1778 et 1779. Puis, ce sont les trésoriers despays d’États, notamment de Bretagne, et de, Languedoc, véritables banquiers de leur province, et aussi du Roi, grands manieurs d’argent, comme les Harouys et les Creissel, et qui parfois font de retentissantes faillites.

Non moins nombreux sont les receveurs, de toute catégorie : receveur général dans chaque généralité ; receveurs des tailles, dans chaque élection ; receveurs desdécimes, des pays d’États, de la ferme générale, des consignations, etc. Nombreux encore les payeurs de rentes (car chaque espèce de rentes a les siens), les payeurs de gages des Cours souveraines. Que l’on étudie une ville, en particulier, et l’on voit combien abondent les officiers de finance, qui y résident ; ils comptent parmi les habitants dont le taux de capitation est le plus élevé ; tel est le cas à Rennes, au XVIIIe siècle : agents des domaines, receveurs des fouages, directeur des vivres, employés des devoirs, officiers de la monnaie