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en 1667, New Amsterdam, qui deviendra New York. Dès 1606, sont fondées les Compagnies de Londres et de Plymouth.

Dans la première moitié du XVIIe siècle, les Anglais poussent aussi une pointe vigoureuse vers les Indes Orientales : en 1600, est fondée la première Compagnie des Indes Orientales, qui, dès 1622, se transforme en société par actions. Plusieurs comptoirs sont fondés dans l’Inde : Surate, en 1609 ; Madras, en 1639 ; Hougly, en 1650 ; Bombay, en 1665. Mais, dans les îles de la Sonde et dans les Moluques, ils se heurtent aux Hollandais, qu’ils ne parviennent pas à supplanter.

Il est vrai que, sous le règne de Charles 1er, puis à l’époque de la République, les troubles politiques ont eu pour effet de briser un peu l’élan de l’expansion maritime et coloniale de l’Angleterre, et la Hollande profite de ce fléchissement pour imposer au monde sa domination commerciale.

Mais la restauration des Stuarts marque une reprise de l’activité commerciale de l’Angleterre. Si les actes de navigation (Pacte de 1660 plus encore que celui de 1651) ont été plutôt défavorables aux colonies anglaises des Indes occidentales, ils ont, par contre, permis à l’Angleterre de se défendre contre la suprématie hollandaise. Sa grande rivale est, dans une certaine mesure, affaiblie par les guerres de l’époque dé Louis XIV, par la guerre de la Ligue d’Augsbourg, puis, surtout, par la guerre, de la Succession d’Espagne. Le traité d’Utrecht marque bien le début de la prééminence commerciale et maritime de l’Angleterre, l’annonce tout au moins. Déjà, en 1708, Chamberlayne, dans sa Magnae Britanniae notitia, disait, non sans quelque exagération : « notre commerce est le plus considérable du monde entier ». Rappelons qu’à Utrecht l’Angleterre obtenait le privilège de l’asiento et du vaisseau de permission,