Compagnie des Indes Orientales ; et l’on remarque qu’une marchandise est vendue meilleur marché, quand le règlement se fait en banque.
La Banque d’Amsterdam n’émet pas de billets. Elle n’est pas non plus, à proprement parler, une banque de crédit, bien que, presque dès le début, elle ait fait de fortes avances à la Compagnie des Indes Orientales et même à la ville d’Amsterdam. On peut juger de sa puissance financière, si l’on considère que, dès la fin du XVIIe siècleet pendant presque tout le XVIII, son encaisse a dépassé 20 millions clé florins. À plusieurs reprises, elle a drainé une grande partie du numéraire de la France, notamment lors de l’inflation de 1720 et pendant la crise commerciale de 1763.
On s’explique alors le rôle énorme joué par la Banque d’Amsterdam dans les transactions commerciales : « Pour avoir du crédit, déclare le Mémoire touchant le négoce, il faut avoir un compte en banque, et payer ou recevoir de cette façon, si l’on veut se faire conserver un crédit ». En un mot, « cette banque est sans contredit la plus considérable qui ait jamais été, et il n’y a guère de particuliers en Europe, pour peu que son commerce s’étende vers ces provinces, qui n’y soit intéressé directement ou indirectement, souvent sans le savoir ».
On comprend donc qu’Amsterdam soit devenu, au XVIIe siècle, et doive, encore rester, pendant une bonne partie du XVIIIe siècle, le, grand marché, financier du monde. C’est, là que, se négocient le plus grand nombre de, papiers ; c’est là que s’établit le, cours des changes. Tous les commerçants ont toujours les yeux fixés sur la Hollande. Comme le dit W. Sombart, dans son ouvrage sur Les Juifs et la vie économique, c’est la Hollande qui a le plus contribué à « commercialiser » la vie économique, à rendre le crédit « impersonnel », condition indispensable pour l’extension et le triomphe du capitalisme,