bués, ce qui ne les empêche pas souvent de commettre bien des malversations. En un mot, toute cette organisation de la Compagnie des Indes Orientales a servi de modèle à la plupart des compagnies de commerce privilégiées, créées dans les autres pays aux XVIIeet XVIIIe siècles.
Non moins caractéristique nous apparaît l’organisation de la Banque d’Amsterdam, fondée en 1608 par le Conseil de Ville et dont le siège se trouve à l’hôtel de ville ; elle a, par conséquent, le caractère d’une véritable institution d’État. C’est, en effet, sous l’autorité des magistrats municipaux qu’elle est régie par des officiers assermentés (gardes du Trésor, teneurs de livres, caissiers, etc.). Elle devait prendre la place des changeurs particuliers, dont les agissements étaient considérés comme nuisibles.
Le premier fonds de la Banque, dont on ignore, la valeur, a été constitué par de l’argent de banque, plus fort de 5 % que les espèces courantes, et dont les variations de valeur déterminent ce qu’on appelle l’agio. La Banque reçoit aussi en dépôt des espèces monnayées, que, d’ailleurs, elle ne garde pas toutes dans « sa cave », mais qu’elle fait fructifier ; elle tire profit aussi de son lombard, sorte de mont-de-piété, auquel les gagistes donnent de 6 à 20 % de la valeur des objets engagés.
Tous les négociants ont de l’argent en dépôt, un « compte en banque » ; il y eut presque toujours plus de 2 000 déposants : « Quand un particulier, dit le Mémoire touchant le négoce, veut payer à compte de son fonds quelque partie à quelqu’un, il doit porter un billet lui-même ou porter procuration par-devant les teneurs de livres à celui dont il veut se servir pour porter son billet ». Les lettres de change des pays étrangers sur Amsterdam et d’Amsterdam sur les pays étrangers se paient en banque ; de même, les transactions de la