l’une dans laquelle tous les associés prenaient part à la direction ; l’autre, dénommée commenda, qui ressemblait aux sociétés en commandite, telles qu’on les trouve aujourd’hui en Angleterre (limited partnerships).
Les Merchant adventurers, qui apparaissent au début du XVe siècle, formaient une compagnie commerciale, une sorte de gild, comme il en existait déjà auparavant en Angleterre ; les marchands qui la composaient trafiquaient, chacun pour son pro- pre compte ; il s’agissait de capitaux individuels, et non de capitaux collectifs.
Ce fut seulement en 1553 qu’un certain nombre d’adventurers créèrent « la corporation et la compagnie de merchant adventurers pour la découverte de régions, domaines, îles et places inconnues » ; il s’agissait en fait de la Moscovie. Il ne pouvait plus être question pour eux de commerce individuel, car c’étaient de vraies expéditions, coûteuses et pénibles : il leur fallait pénétrer dans la mer Blanche et, après avoir abordé dans leur entrepôt d’Arkangel, parcourir des centaines de milles pour pénétrer au cœur de la Russie[1]. Ils créèrent donc une véritable société, par actions, comprenant 240 actions, chacune de 25 livres sterling. Toutefois, la société était limitée à un seul voyage et les bénéfices, après chaque voyage, étaient partagés au prorata du capital que chacun des associés y avait placé. Ce fut seulement plus tard que les sociétés prirent un caractère permanent. Les sociétés anglaises, créées à la fin du XVIe siècle, ressemblèrent toutes encore à la Compagnie de Moscovie[2]. Il était réservé, d’ailleurs, à la Hollande, de porter l’institution nouvelle à son plus haut degré de perfection.