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tion. Il ordonne mie grande enquête sur les ports et fait entreprendre d’importants travaux pour leurs réparations. Afin d’avoir de bons marins, il encourage la pêche, applaudit aux exploits des corsaires, autorise le commerce, interlope des esclaves[1].

Pour développer le commerce maritime, on se préoccupe aussi de s’ouvrir de nouveaux marchés. Un fait caractéristique, ce sont les progrès de la Compagnie des Merchant adventurers, qui, lorsque la Hanse teutonique, fut définitivement expulsée de Londres en 1597, s’établit, en 1611, à Hambourg, d’où elle put drainer une partie notable du commerce de l’Allemagne[2]. Non moins caractéristique nous apparaît la création de nouvelles compagnies privilégiées : en 1554, la Moscovy Company, qui capte une partie importante du commerce de la Russie et que l’on peut considérer comme la première grande société par actions ; l’Eastland Company (1579), pour le commerce de la Baltique, mais qui ne devait pas tarder à se heurter à la concurrence, bientôt victorieuse, des Hollandais ; la Compagnie du Levant (1581), qui ne se borna pas à la navigation sur la Méditerranée, mais qui, dès 1584, poussera jusqu’à Goa dans l’Inde ; la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui devait se maintenir longtemps, et à laquelle le commerce des fourrures rapportait de beaux bénéfices[3].

On cherche aussi à pénétrer dans l’Extrême-Orient, à trouver un passage au Nord-Est. De là, les expéditions de Willoughby et de Chancellor, qui ont eu pour résultats la découverte de la mer Blanche et l’établissement d’Arkangel. Mais c’est surtout la lutte contre les Espagnols qui fut féconde. À cet égard, rien n’est important

  1. Voy. Cunningham, The growth of english industry and commerce, modern times, 3e éd., 1903, p. 1 et suiv., 63 et suiv.
  2. Ibid., p. 218 et suiv.
  3. Ibid., p. 240 et suiv.