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tard ; en France, c’est seulement sous la monarchie de juillet qu’il la transformera.

Dans les industries secondaires, comme la verrerie et la papeterie, de grands perfectionnements techniques ont été réalisés avant la Révolution ; mais, si l’on trouve déjà quelques grands établissements, comme la papeterie de Montgolfier à Annonay, l’immense majorité des entreprises continuent à rester de petites exploitations, ne comprenant qu’un nombre restreint d’ouvriers.

Quant à la métallurgie, comme le remarque justement M. Mantoux, au début, « les machines n’ont joué qu’un rôle secondaire dans sa transformation là plus décisive », c’est-à-dire dans la substitution du coke au bois pour la fonte. C’est cette innovation qui a déterminé la création de grands établissements, comme l’usine du Creusot, entreprise capitaliste au premier chef. Mais la transformation ne s’opérera que lentement, surtout en France, où elle ne sera achevée que dans la seconde moitié du XIXe siècle. Au moment de la Révolution, l’immense majorité des entreprises métallurgiques sont de petits établissements, n’employant qu’un nombre restreint d’ouvriers ; l’industrie reste longtemps dispersée, et, comme on continue souvent à se servir du bois pour la fonte, c’est encore dans les régions forestières qu’elle se cantonne de préférence. Le machinisme a gagné plus rapidement les industries travaillant le fer, comme les laminages, les fabriques de machines-outils, les ateliers de construction, que favorisent précisément les progrès du machinisme textile.

L’introduction des moteurs mécaniques ne s’est faite aussi que lentement. Ce furent d’abord les moteurs hydrauliques, en France comme en Angleterre. En ce dernier pays, la machine à vapeur tend partout à prendre leur place, dès la fin du XVIIIe siècle. Mais, en France,