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cilement du commerce hollandais ; en ce qui concerne la Nouvelle-Angleterre, elle n’eut pour effet que de développer ses constructions navales.

La loi de 1660 énumérait aussi un certain nombre de produits coloniaux, qui ne pourraient être transportés qu’en Angleterre ou dans d’autres colonies anglaises : c’étaient le sucre, le gingembre, le tabac, le coton, l’indigo, les bois de teinture. La liste des marchandises énumérées fut, étendue en 1706 et en 1722 : elle comprit la mélasse, le riz, les fournitures pour les constructions navales, le cuivre, les pelleteries. En outre, la loi de 1663 décida qu’aucune marchandise européenne ne pourrait être introduite dans les colonies, sans avoir passé par l’Angleterre.

Cependant ces trade acts, pendant longtemps, ne furent pas extrêmement gênants pour les colonies anglaises. La Virginie avait intérêt à vendre son tabac à l’Angleterre  ; et, quant à la Nouvelle-Angleterre, elle trafiquait surtout, avec les Indes Occidentales. Puis, ces colonies étaient trop éloignées, trop vastes, avaient une vie économique trop indépendante pour qu’on pût leur appliquer d’une façon rigoureuse le système mercantile ; grâce à leur self government, et aussi à la fraude, elles échappaient, en grande partie, aux lois anglaises.

Les colonies américaines, dans la période de 1660 à 1700, se développèrent normalement, assez lentement d’ailleurs, sans que la métropole ait exercé une grande influence sur leur vie économique. La population totale ne dépassait pas 250 000 ou 300 000 habitants ; elle était surtout anglaise, excepté à New York, où les Hollandais, avaient la majorité, et en Pensylvanie, où s’établirent de nombreux Hollandais, Allemands, Suédois. L’agriculture était toujours la principale forme d’activité économique.

La Nouvelle-Angleterre est le pays des petites exploi-