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haletant ; elle était arrivée au dernier spasme, et mouillant la bouche de Germaine, elle se laissa retomber vaincue par cette première et extraordinaire sensation de plaisir.

Cette grande surexcitation tombée, la bonne s’attendait chez la petite fille à une scène de désolation et de larmes. À son grand étonnement, il n’en fut rien. Marguerite était trop jeune encore et trop innocente pour bien comprendre ce qu’on venait de faire sur son petit corps de vierge. Ce qu’elle trouvait le plus extraordinaire, c’est que sa bonne eût porté sa bouche à cet endroit de son corps. Elle se disait que c’était vilain de faire cela, et le sentiment qui domina fut la honte. Toute rouge, la figure entre les mains, sa petite robe rabattue chastement et serrée entre les jambes, elle resta longtemps ainsi sans oser regarder Germaine et sans prononcer une parole.

Dégrisée maintenant de son côté, la bonne sentit tout le danger de la situation, sa position menacée et peut-être même de plus graves ennuis. Il n’y avait qu’un parti à prendre : réparer l’impression produite en se faisant une amie de l’enfant. Aussitôt elle souleva la fillette, prit entre ses mains sa ravissante tête de brunette et couvrit de baisers passionnés ses joues chaudes, ses yeux baissés, sa