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besoin indomptable depuis que la passion était entrée dans son âme et qu’il connaissait davantage les charmes adorables de sa bien-aimée. La vérité était qu’il souffrait parfois mille angoisses de ces rendez-vous où la jeune fille était à sa discrétion et qu’il devait alors avoir recours à toute son énergie pour ne pas crier son désir comme une bête en rut et la prendre toute. La vérité, enfin, c’est que cette torture ne pouvait durer indéfiniment et que bientôt, il le sentait et s’en attristait, le mâle se redresserait de nouveau, affamé de possession.

Un jour que Claire et ses parents avaient été faire une partie de campagne chez leurs amis au château d’Estange, on les avait retenus assez tard dans la soirée. Malgré le plaisir qu’elle avait eu avec ses amies, Claire était toute triste d’avoir passé une journée entière loin de Claude, qui n’avait pas été invité à cette partie de jeunes filles. Claude, de son côté, était tout affligé de n’avoir point vu son amie ; de sa chambre, il épiait sa rentrée au château, ne voulant pas se coucher sans l’avoir au moins embrassée.

Vers onze heures, il l’entendit venir. Après un long moment d’hésitation, il enleva ses bottines, afin qu’on ne l’entendit pas dans le corridor, courut sans lumière à la chambre de Claire, en