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dont elle ne sait que la radieuse volupté. La vie n’est-elle pas contenue tout entière dans ce mot : « Aimer » !

Dans ces admirables soirées d’été dont on ne saurait décrire la troublante poésie, dans ce parc de Messange empli des arômes de la forêt, à cette même place, près de l’étang aux blancs nénuphars et aux roseaux irradiés de la lumière lunaire, où ils s’étaient fait leurs premiers aveux, Claire et son ami étaient revenus bien des fois chercher la solitude chère aux amoureux. Puis c’était devenu un tel besoin que, maintenant, plus un jour ne se passait sans que les jeunes gens vinssent s’y étreindre dans un de ces baisers où se donne toute l’âme.

Et chaque fois cela avait été un enchantement nouveau, les baisers étaient plus délicieux, les caresses plus suaves. Leurs paroles mêmes étaient une douce musique berçant leur amour et s’exaltant en lui promettant l’éternelle durée.

Claire n’avait plus à se plaindre des entreprises qui l’avaient effarouchée. Le jeune homme, en effet, craignant de compromettre un amour qui l’avait pris maintenant tout entier et était devenu sa vie, semblait avoir oublié le côté charnel de sa passion. La vérité, au contraire, était que le simple désir ressenti à la pêche aux écrevisses était devenu un