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mois à peine, elle n’avait pu entrer dans l’intimité de la fière jeune fille que nous connaissons peu disposée à encourager les familiarités d’une femme de chambre, mais il ne devait pas en être de même de la petite Marguerite.

Son histoire, qui est un peu celle des dessous de Paris, est au moins originale et mérite qu’on s’y arrête.

Née de parents besogneux, elle avait passé son enfance dans la rue avec les enfants de son âge, jouant, gaminant, faisant élection de domicile sur les fortifications, près de chez elle, abandonnée de tous, telle l’herbe folle qui croît entre les pavés de ces quartiers déshérités. Y a-t-il rien de plus précoce que l’enfance pauvre à Paris ? Observez les fortifications, vous verrez que garçons et fillettes s’y livrent à des jeux d’une étrange intimité.

La petite Germaine avait donc vécu cette vie de plaisir précoce. Au début, cependant, la brave petite fille avait longtemps refusé ces intimités troublantes qui l’effarouchaient, mais cela agaçait les gamins et gamines. La brunette était jolie et bien tournée, tous la désiraient, en outre cette réserve vexait ses camarades. Un garçonnet plus écouté que les autres parce qu’il était le plus fort, avait essayé de la convaincre, c’est-à-dire l’avait couchée