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fort peu de l’éducation de ses deux filles, Claire et Marguerite, laissant ce soin à la marquise qui s’en était du reste acquittée à merveille.

Claude Larcher avait été adopté au château, vivant de la même vie que tous. C’était le fils d’un ami d’enfance du marquis qui avait dû s’expatrier en Afrique pour y trouver des moyens de subsistance après s’être ruiné dans l’industrie, et n’avait point osé s’embarrasser de cet enfant dans une entreprise aussi lointaine et aussi hasardeuse. Il avait plu aux châtelains, qui avaient vainement attendu un descendant mâle, par sa franchise et sa gaieté et surtout par sa délicieuse figure enfantine aux yeux pétillants d’intelligence. Le marquis s’était particulièrement attaché à lui et lui enseignait le latin et les sciences, mais le joli gars aimait mieux folâtrer par les champs que de pâlir sur ses cahiers. Quand nous aurons cité la petite Marguerite, sœur de Claire, et Germaine, leur femme de chambre à toutes deux, nous aurons fait connaissance avec les principaux personnages de ce récit.

Il serait superflu de dire que Claude attendit avec impatience l’heure du rendez-vous donné le matin à son amie. La nuit venue, quand les hôtes du château se furent retirés dans leurs appartements, il s’échappa furtivement et s’en fut au bord