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Mlle Claire de Messange et sa sœur Marguerite, chaperonnées par la très respectable miss Ellen Anderson, leur gouvernante, prendraient, en passant au château d’Estange, leurs grandes amies Jeanne et Cécile. Claude Larcher devait partir à l’avance pour rechercher les endroits où la pêche avait le plus de chance d’être fructueuse. Enfin la cloche de midi rassemblerait pêcheurs et pêcheuses à Messange pour le déjeuner.

Fidèle au programme, Claude s’était levé tôt et descendait doucement les pentes boisées conduisant à la Loire, les engins de pêche sous les bras, les mains dans les poches et le nez au vent. L’expression souriante de sa figure répondait sans doute aux pensées qui se déroulaient dans son esprit. Il était heureux ! heureux de ses vingt ans, heureux de l’existence charmante et exempte de soucis qu’il menait au château, heureux surtout de penser que dans un moment il allait revoir la belle jeune fille à laquelle il vouait une amitié qui, sans qu’il s’en doutât, confinait de bien près à l’amour.

Il était arrivé depuis quelques instants au ruisseau rocheux, but de l’expédition, lorsqu’une fusée de rires lui annonça l’arrivée des jeunes filles. La pêche commença aussitôt, chacune se mettant avec ardeur à ce nouveau plaisir de la saison, avec