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l’époque du Grand Prix. On décida aussitôt d’aller les chercher tous ensemble à la gare de Verneuil. La voisine, Mme d’Estange, voulut être de la partie avec sa victoria découverte. Mais à peine s’était-on mis en route que la pluie tomba avec violence et tout le monde dut se réfugier dans la calèche des Messange. Le vieux carrosse ne pouvant suffire à un tel honneur, il fallut serrer les rangs et se tasser tant bien que mal.

Claude, par espièglerie, assit Claire sur ses genoux, la tenant par la taille pour l’empêcher de se retirer. Cette position, peu seyante pour une jeune fille de son âge, fit rire tout le monde, mais comme cela augmentait la place des autres, on ne protesta pas, et Claire elle-même se résigna.

La pluie cessa bientôt, mais le ciel restait couvert de nuages, et une demi-obscurité régnait dans la voiture. On ne parlait pas, chacun était sous l’influence douce et mélancolique de ce soir d’été.

Une impression d’une nature toute différente avait saisi notre amoureux, l’envahissant tout entier et le faisant vibrer jusqu’au plus profond de son être. Sa ravissante amie était là sur ses genoux, il était tout imprégné de l’odeur de sa belle chevelure blonde répandue sur ses épaules et dans laquelle il fourrait goulûment son nez. Il sentait sa respira-