Et mon petit agneau
Qui est né de nouveau
Je garde en mes habits.
Ma grand brebis blessée,
J’ai si très bien pansée.
Que mal n’aura, m'amie.
J’ai tiré du lait gras,
Dont j’ai si mal au bras
Que j’en suis endormie.
Je ne sais qui me fait veiller,
Mais je ne saurais sommeiller ;
Ce n’est point le soin du troupeau.
Car j’ai mon parc fermé et clos
Si bien que je ne crains les loups ;
Mon troupeau est sain, gras et beau :
Mais j’ai en mon cœur une joie,
Qu’il me semble toujours que j’oie
Quelques nouvelles bien plaisantes.
En attendant je garderai
Mon troupeau, et regarderai
Du ciel les étoiles luisantes.
Réveillez- vous. Pastoureaux.
Voici le jour
Que Dieu montre en cas nouveau
Son grand Amour.
Frères et sœurs, sus, au réveil :
Laissez ce terrestre sommeil.
Oyez des Anges les paroles.