Page:Séché - Joachim Du Bellay, 1880.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Brest, qui avait épousé en 1521 Renée Chabot, dame de Liré et de la Turmelière.

Joachim du Bellay eut deux frères et une sœur puînés ; ses deux frères furent l’un et l’autre capitaines de chevau-légers, et sa sœur fut mariée au sieur de la Mauvoysinière[1], chevalier de l’ordre du roi, capitaine d’hommes d’armes de ses ordonnances.

À la mort de ses parents qu’il perdit en bas âge, le domaine de Liré échut en partage au poète, tandis que la terre de Gonnor passa à son frère René du Bellay à la merci duquel il fut abandonné.

Sous la tutelle de ce frère aîné, dit-il lui même dans une élégie latine adressée à Jean Morel d’Embrun, sa première jeunesse fut perdue comme en un vert jardin la fleur que nulle onde n’arrose, que nulle main ne cultive[2].

Son frère mort, une cruelle responsabilité lui incomba ; il fut obligé de servir de tuteur à son neveu[3] et de porter la charge de l’enfant et de la maison embarrassée de procès.

C’en était trop pour sa frêle organisation ; il tomba malade à la suite des tracas de toutes sortes que lui

  1. Suivant un aveu de 1673, le seigneur de la Mauvoysinière payait une redevance annuelle au seigneur de Liré et de la Turmelière, dont il était proche-voisin. Aujourd’hui le château de l’ancienne seigneurie de la Mauvoysinière est la propriété des comtes de Gibot.
  2. Cette élégie se trouve à la fin d’un mince vol. in-4o intitulé Joachimi Bellaii andini poetæ clarissimi xenia seu illustrium quorundam nominum allusiones. (Parisiis, apud F. Morellum, 1569).
  3. C’est probablement ce neveu de Joachim du Bellay qui fut employé en Allemagne « pour y entretenir les intelligences commencées par feu messire Guillaume du Bellay, sieur de Langey, qui depuis fut lieutenant-général de François 1er en Italie. »