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personnes et chantonnent en parlant. Dans les mots où deux voyelles se rencontrent, ils mouillent généralement la première ; ils diront par exemple Leillon pour Léon ; Liards pour Léards (petit port de Liré).

Les Angevins ont bien un peu de ces défauts, mais c’est moins apparent. Chose curieuse, des deux côtés de la Loire on semble affectionner certains mots qu’on trouve surtout au XVIe siècle dans Joachim du Bellay.

On dira d’un toit qui croule, qu’il cheut ; d’une chose qu’on va chercher, qu’on va la qu’rir ; qu’un homme est mal en poinct pour laisser entendre qu’il est en mauvaise santé ; qu’on remasche une histoire, pour dire qu’on la repasse en son esprit ; qu’on espère quelqu’un, pour signifier qu’on l’attend[1].

Il en est des langues comme des champs de blé : on a beau trier le bon grain, il s’y mêle toujours des herbes parasites.



  1. Voir plus loin les termes et locutions du XVIe siècle en usage sur les bords de la Loire.