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iv
INTRODUCTION

communes maritimes des environs sont un peu au-dessus de la moyenne de la partie française des Côtes-du-Nord ; le nombre des illettrés ne s’élève pas à beaucoup plus du quart de la population.

La dernière partie de mon enquête a été faîte au château de la Saudraie, commune de Penguily ; les dépositions que j’y ai recueillies sont désignées par la lettre P, du nom de la commune oit il est situé ; mais elles comprennent celles de gens originaires de Saint-Glen dont il est peu éloigné, du Gouray et de quelques autres pays, dans un rayon de six à sept kilomètres. Dans ces communes, sauf le Gouray et Saint-Glen, les illettrés sont nombreux, et je ne crois pas exagérer en disant qu’ils y forment plus de la moitié de la population. C’est un pays purement agricole, peu éloigné du Mené, le seul groupe montagneux de cette partie de la Bretagne : cette dernière circonstance me permettait de connaître les superstitions des landes et de la montagne. Les monuments mégalithiques, les gros blocs naturels y étant nombreux, je pouvais aussi voir s’il s’y rattachait quelques légendes particulières : c’est là que j’ai trouvé presque tout ce qui se rapporte aux Margot la fée (cf. le chapitre des Fées).

Tels sont les endroits où j’ai fait une enquête qui n’a pas duré moins de quatre ans. J’ai eu aussi la bonne fortune de trouver en diverses parties du pays gallot d’intelligents auxiliaires. Un celtisant de beaucoup de mérite, M. Émile Ernault, m’a communiqué