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DE L’ADOLESCENCE À LA MORT


Les pêcheuses ont une grande influence sur leurs maris ; ceux-ci leur abandonnent le gouvernement de l'intérieur, et ce sont elles qui tiennent la bourse. A Boulogne, quand elles sont contentes de leurs hommes, elles les conduisent chez les pâtissiers et leur paient des douceurs et des sucreries. Lorsqu'elles ont à se plaindre d’eux, elles disposent d’une certaine façon leur élégante coiffure, qu’on nomme le « beau soleil. » Le pêcheur sait alors que sa femme sera à son égard une Lysistrata et qu’elle ne répondra pas à ses caresses.

En Angleterre, l’activité des femmes de pêcheurs est proverbiale, et leur maxime favorite est « que la femme qui ne peut travailler pour un homme ne vaut pas grand’chose.» C’est pour cela qu’elles assument la tâche de tirer parti de la marchandise. Les hommes doivent « seulement » prendre le poisson , et leur travail est terminé quand ils ont touché le quai. La manière de faire les marchés des femmes de Newhaven est bien connue. On suppose qu’elles demandent toujours le double ou