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L’ENFANCE DU PÊCHEUR

les Plaisirs de l’homme saoul, — pligadur an den meo. C’est une parodie d’un ancien cantique breton, qui énumère les joies du paradis. La chanson terminée, on procède au baptême. Le néophyte est entouré. Les grands, de force, s’il ne se déshabille pas lui-même, le mettent nu. Puis la cérémonie commence. Les uns, avec du gravier, lui frictionnent tout le corps, le briquent, selon le terme consacré. Les autres le salent. Avec de grosses poignées de vers de vase, ils lui pétrissent les parties génitales, souvent jusqu’à ce qu’il s’évanouisse, ou se pâme ; cela fait, on lui donne un surnom qu’il gardera pendant toute son existence. A Audierne, les surnoms des mousses, recueillis au nombre de 109, désignent les campagnes des pères, (Tonquin, Sibérie, etc ), mais la plupart indiquent une attitude, un travers particulier au mousse que l’on baptise. Au retour, ce sont des chants faisant toujours allusion à l’acte qui vient de se commettre. Le père s’empresse de demander à l’enfant son nouveau nom et le déclare sacré marin. La