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L’ENFANCE DU PÊCHEUR

elle coule, il sera malheureux II dit en la lançant :

Coquille que je mets à flotter.
Fais-moi savoir le sort que j’aurai.
Montre-moi si je périrai ou si je réussirai.

Lorsque le mauvais temps empêche les enfants de sortir, ils prennent une frome (sorte de table qui sert à apprêter le lin), et placent des bâtons dans les trous qui se trouvent aux extrémités : ce sont les mots ; un tablier ou un torchon figure les voiles. Quand le bateau est ainsi paré, un enfant prend un morceau de bois, et le dispose comme il peut à l’endroit qui est suppose l’arrière ; celui-là est le pilote ; un autre monte sur la table et prend une ligne : un petit morceau représente le poisson cl est parterre ; si le pêcheur réussit à prendre cC poisson imaginaire, on l’amène à bord, et on fait mine de le cuire et de le fricasser.

Autrefois on habituait les enfants de la côte à courir pieds-nus sur les rochers. Quand ils avaient fait souvent cet exercice et s’étaient maintes fois écorchés, ils