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LES GRANDES PÊCHES

(qu’il nomme) n’avait pu en prendre. » Ici l’orateur fit l’éloge de celui qui avait pris la baleine ; c’était, selon lui, un homme d’un très grand esprit et de grand savoir, pour avoir été capable de prendre un animal si gros et si mauvais, et qu’il fallait que les drogues dont il s’était servi eussent bien du pouvoir entre ses mains. L’orateur conclut que Dieu était cependant la première cause de la prise de la baleine ; qu’il était juste de lui offrir de cette pêche, puisqu’il était si bon ; qu’il fallait aussi en offrir au diable pour tâcher de l’apaiser et de se le rendre favorable pour une autre pêche. Le sermon finit enfin, et le prédicateur le termine en disant aux assistants : « Prenez tous, puisque Dieu est bon. » Il ne fallait pas le répéter ; les enfants, en assez grand nombre, se jetèrent sur le repas, qui fut pillé en un clin d’œil[1].

Les Indiens Classet se coupent le nez

  1. L. Gentil.Voyage dans les mers de l’Inde, 1761 et 1769. Paris. 1781, t. II, p. 561, cité dans Mélusine, t. III, col. 205.