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L’ENFANCE DU PÊCHEUR

parlent de la mer, des bateaux et du poisson. Aussi, l’un des plus grands plaisirs qu’on puisse lui faire, c’est de l’emmener en bateau, et de lui apporter de petits poissons. Ce sont les crabes qui l’amusent le plus ; il les attelle, et aussi il leur arrache les pattes et les torture de mille manières.

Lorsqu’un Terre-Neuvat est à terre, et qu’il veut amuser ses enfants, il dit qu il vu leur apprendre à manier la morue ; il pousse un meuble quelconque en imitant un pêcheur qui ramasse de la morue, et il invite son fils à en faire autant, en lui disant : « Pousse au cul à la morue. »[1]

Jadis, la nuit de Noël, beaucoup de pêcheurs des environs du cap Fréhel allaient cueillir sur les rochers, à mer basse, des goémons et des ribères (fucus). En les détachant, ils récitaient en commun une sorte de prière, puis s’en retournaient chez eux en marchant sur les mains et sur les pieds. Le jour de Noël, ils faisaient bouil-

  1. Paul Sébillot, in Revue des Trad. pop., i 1, p. 6.