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L’ENFANCE DU PÊCHEUR

des bras et des jambes comme s’il était à nager dans l’eau[1].

Le jeu enfantin qui consiste à faire sauter un enfant sur les genoux en simulant l’amble, le trot et le galop d’un cheval, est usité dans toute la France. A l’ile de Sein, où le cheval est inconnu, l’exercice du cavalier est remplacé par celui du rameur. L’enfant ne saute plus ; il est balancé comme il pourrait l’être dans un bateau, et l’on fait faire à ses petits bras, successivement étendus et ramenés à lui, tous les mouvements que nécessite le maniement de l’aviron. On lui récite pendant cette manœuvre plusieurs formulettes, dont la suivante est celle qui a le rapport le plus direct avec la mer :

  Rouanv ’ta, rouanv ’ta !
Domp ac’hann da besketa.
Ma ’r bo pesket bremija
Da zribi gant ar bara ;
Ha warc’hoaz, da zijuni,
Ni hor bo pesket, bridilli.

  1. Paul Sébillot, in Revue des Trad. pop., t. I. p, 5-6.