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L’ENFANCE DU PÊCHEUR

Tout ce qui se rattache à la mer exerce une heureuse influence sur la destinée du nouveau-né. A Saint-Cast, si l’on couvre son berceau avec une vareuse de marin, il n’aura ni maladies ni de rhumatismes. Jadis les enfants mâles, avant d’être mis dans leur ber, étaient couchés pour la première fois dans un panier de pêche ; les mères croyaient que cet acte faisait de leur fils un bon pêcheur. Cette coutume a disparu : mais on raconte dans ce village qu’une femme, mariée à un ivrogne, étant trop pauvre pour acheter un berceau, couchait son enfant dans une vieille magne en osier où l’on mettait jadis la morue. Ce singulier berceau lui porta bonheur, et jamais matelot de Saint-Cast ne fut, assure-t-on, aussi heureux que lui à la pêche de la morue[1].

On met au cou des enfants des colliers faits avec des coquilles de mer, principale-

  1. Paul Sébillot, in Revue des Trad. pop. t. I. p 5.