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et ayant, en juillet 1830, violé la constitution, il fut chassé du trône par le peuple, et alla mourir en exil. Sous son règne, et malgré la pauvreté du trésor, on accorda une indemnité de un milliard de francs aux nobles qui avaient émigré, et dont beaucoup avaient porté les armes contre la France.

Louis-Philippe eut le tort d’avoir peur de la liberté : il voulut gouverner par lui-même.

Son règne fut troublé par de violentes émeutes où coula souvent le sang français, versé par des mains françaises.

La police aida à ces émeutes, qui étaient dues surtout à ce que le pays n’avait pas entre les mains de moyen légal pour manifester sa volonté. En effet, il fallait alors, pour être électeur, payer 200 francs d’impôts directs : deux cent quarante mille citoyens seulement étaient appelés par ce système à nommer les députés ; neuf millions et demi de citoyens ne prenaient aucune part par leurs votes aux affaires publiques.

Les députés et la nation demandèrent qu’un plus grand nombre d’électeurs fussent appelés à se prononcer sur les intérêts publics. La résistance obstinée