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la Prusse déclarait la guerre à l’Autriche, et la France n’était pas assez puissante pour jeter son épée dans la balance et pour empêcher l’agrandissement de la Prusse.

Enfin la guerre de 1870 fut déclarée par l’Empereur et ses conseillers, non point dans l’intérêt de la nation, mais dans un but purement dynastique, pour donner de la popularité au prince impérial, et pour détourner l’attention des affaires intérieures.

Pour l’agrément de quelques personnes, le sang de milliers de jeunes hommes allait couler, et un pays autrefois riche et heureux allait être dévasté.

En vain M. Thiers et d’autres députés patriotes essayeront de faire entendre la voix de la raison ; leur parole fut étouffée par les clameurs des candidats officiels. M, Thiers lui-même fut insulté.

Le peuple français avait donné au plébiscite du 8 Mai 1870 où on lui promettait la tranquillité 7 millions de voix à l’Empereur, pensant donner des voix à la paix et à la sécurité. A ce moment l’empereur songeait déjà à la guerre, et trompait la confiance du pays par une ingratitude sans exemple dans l’histoire.