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corps non cachée par des vêtements, car, si elle ne pouvait faire passer son envie, l’enfant aurait à l’endroit gratté par sa mère une envie représentant la figure de l’objet désiré. On cite nombre d’exemples.

Cette croyance à la désirance existe aussi en Poitou (cf. Souche, p. 10) ; en Berry (cf. Laisnel de la Salle, t. II, p. 2) ; en Franche-Comté (cf. Mélusine, t. I, col. 350). Elle était généralement admise dans l’antiquité, et l’on trouvera dans Laisnel plusieurs exemples tirés d’ouvrages du siècle dernier, ou même du XIXe, où les auteurs en font mention.

Le tonnerre ne tombe jamais sur une maison où se trouve une femme enceinte. (M.)

Si un serpent qui a des ailes voit une femme enceinte, il meurt aussitôt. (D.)

Le domestique Loup-garou du conte du Loup- garou (Contes populaires de la Haute-Bretagne, Ire série, n° XLVII), n’a pas attaqué le premier passant, parce que sa mère, étant enceinte de lui, avait mangé un cœur de veau ; mais il lutte avec le troisième, parce que sa mère avait mangé un cœur de bœuf.

Je n’ai pu retrouver ailleurs que dans ce conte cette croyance, qui peut-être est disparue ; mais, dans l'Evangile des Quenouilles, p. 26, il est parlé du danger que courent les femmes enceintes si elles mangent des têtes de poissons.

On croit aussi que, si une femme s’est moquée d’un pauvre infirme ou qu’elle lui ait refusé l’aumône, elle peut avoir des enfants difformes. Les