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dans son verre quelques gouttes de la petite bouteille ; il aura aussitôt envie de vomir ; présentez-lui un plat d’argent : il rendra la tête de l’oiseau, que vous conserverez précieusement. Puis il s’endormira, et pendant son sommeil, vous lui prendrez sa bourse et son manteau.

Dès le soir, Pierre vint voir les demoiselles, qui lui proposèrent de boire, et tout se passa comme la fée l’avait dit.

L’aînée des demoiselles se fourra sous le manteau et, prenant le jeune homme par la main, elle souhaita d’être transportée avec lui dans l’île la plus lointaine de l’Océan. Dès qu’ils y furent arrivés, elle lui lâcha la main, et l’y laissant seul, elle retourna chez elle par le moyen de son manteau.

Quand Pierre s’éveilla, il fut bien surpris de se trouver tout seul dans une île de la mer ; comme il avait grand’faim, il chercha quelque chose à manger ; il trouva des carottes qui étaient fort grosses et avaient une odeur appétissante ; dès qu’il y eut mordu, il