Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Croüs, répondit le bonhomme.

— Justement, dit Pierre, c’est bien mon cousin, dont ma mère m’a parlé si souvent.

Le bonhomme le fit entrer dans une salle, où il vit une marmite dans laquelle il y avait beaucoup d’hommes qui cuisaient.

Pierre pensa : « J’irai peut-être aussi dans la marmite, mais j’essaierai de l’éviter si je puis. »

Bientôt on entendit un grand bruit : c’était le géant qui descendait ; il dit à Pierre :

— Petit ver de terre, tu arrives bien à propos ; il n’y a plus de viande fraîche dans mon garde-manger.

— Ah ! bonjour, mon cher cousin, dit Pierre, sans paraître effrayé.

— Comment, poussière de mes mains, tu oses m’appeler ton cousin ?

— Mais certainement ; n’êtes-vous pas mon cousin Croüs, dont ma mère m’a si souvent parlé ? Je suis venu tout exprès pour vous voir.

Le géant, qui n’était pas aussi fin qu’il