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ans qu’Yves-Marie était en Espagne, quand son frère vint dire à la dame :

— Maman, j’ai envie de voir mon frère ; je voudrais aller en Espagne ; je ne sais pas la route, mais faites-moi seller un cheval ; je demanderai mon chemin et je finirai par y arriver.

La dame se mit à pleurer ; mais comme elle voyait que Pierre était bien décidé, elle lui fit préparer un cheval, lui donna de l’or, et le laissa aller en lui faisant promettre de revenir.

Pierre se mit en route ; il passa devant bien des châteaux, mais sans s’y arrêter, car aucun ne lui paraissait assez beau pour être celui du roi d’Espagne. Enfin, il arriva un jour devant un château tout garni de guirlandes, et il alla frapper à la porte. Un vieil homme assez mal vêtu vint lui ouvrir et lui dit :

— Pourquoi venez-vous ici, jeune homme ? je vous plains, car vous êtes beau, et il y a un géant qui demeure ici.

— C’est mon cousin, je pense, dit Pierre ; comment s’appelle-t-il ?