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garçons, si bien cachés sous la mante de leur grand’mère qu’on ne leur voyait que le bout du nez. Elle fit arrêter son carrosse et fit signe à la dame de descendre avec ses deux garçons. Elle obéit, mais elle avait le cœur bien gros. La reine les regarda tous les deux, et dit :

— Madame, c’est votre fils que je prends pour mon mari ; dans trois semaines, il sera roi d’Espagne.

— Pardon, ma reine ; ce ne sont pas mes fils ; ce sont deux enfants, deux frères, que j’ai recueillis en souvenir de mes enfants qui sont avec le bon Dieu ; leur père les avait égarés pour les perdre, et je les ai trouvés si jolis que je les ai gardés avec moi.

— Cela ne me fait rien, répondit la reine ; je prends celui-ci, dit-elle en désignant Yves-Marie.

Elle le fit monter dans son carrosse, et ils partirent tous les deux pour l’Espagne où nous allons les laisser.

Revenons maintenant à Pierre et à la dame qu’il croyait sa grand’mère. Il y avait trois