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— Ah ! monsieur ; si nous le voulons ! c’est bien de l’honneur que vous nous faites. Entends-tu, Marie ! tu seras grande dame, tu seras servie par des domestiques et tu auras de beaux habits.

— Il y a une condition, dit le monsieur ; c’est que vous tuerez le petit oiseau et que vous me le donnerez à manger.

— Tuer mon petit oiseau ! oh ! dame, pour cela non, monsieur.

— Hé ! bien, dit le monsieur, gardez votre fille.

— Du tout ! s’écria la bonne femme ; je veux que ma fille soit une dame ; c’est moi qui serai la maîtresse ici ; revenez demain, monsieur, et l’on vous fera manger l’oiseau.

Le lendemain, la bonne femme tua le petit oiseau, et se mit à le plumer. L’un des petits garçons, qui s’appelait Pierre, survint alors et dit :

— Vous allez manger le petit oiseau ; j’en veux aussi ma part.

— Ma foi, pensa la bonne femme, la tête