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— Me voilà riche, monsieur ; maintenant je ne viendrai plus travailler chez vous.

— Comme tu voudras, mon ami ; mais je voudrais bien voir ton petit oiseau.

— Venez demain, monsieur, chez nous : ce sera bien de l’honneur que vous nous ferez.

Le bonhomme quitta la ville et alla retrouver son camarade :

— Viens, lui dit-il, tu vas m’aider à compter l’argent.

L’autre se mit à lui aider, mais tout en comptant, il prenait des pièces dans sa main et les fourrait dans sa poche, en faisant mine de se frotter les mains sur son pantalon. Le bonhomme s’en aperçut, il se fit rendre son argent ; il acheta du pain blanc, de la viande douce et des habits pour ses enfants. Quand il rentra chez lui, il dit à ses enfants et à sa femme de s’habiller de leurs vêtements neufs.

— Oh ! ma bonne femme, s’écria-t-il, nous voilà riches ; voyez ce que je vous apporte !

Et il tira de sa poche des poignées d’écus.

Le lendemain, le monsieur vint voir le