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et il rentra chez lui. Quand sa bonne femme le vit revenir, elle lui demanda où était sa gâche (miche) de pain ; car en ce temps-là, au lieu de payer en argent, on donnait aux ouvriers une gâche de pain par jour. Le bonhomme lui raconta qu’il avait trouvé l’oiseau si joli, si joli, qu’il avait passé une partie du temps à le regarder et le reste à courir après pour l’attraper.

— Vieux sot ! s’écria la bonne femme, n’as-tu pas honte à ton âge d’avoir passé toute la journée à attraper un petit oiseau ?

— Point de bruit, ma femme ; je vais montrer l’oiseau aux enfants, et ils le trouveront si joli, si joli, qu’ils ne te demanderont pas de pain. Pierre, Jacques, et toi, Marie, venez donc voir le petit oiseau !

Les enfants accoururent, et ils trouvèrent le petit oiseau si joli, si joli, qu’ils oublièrent de demander du pain à leur mère. Mais la bonne femme était toujours en colère, et elle voulait étrangler le petit oiseau.

— Prends garde, lui dit l’homme ; si tu as