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dressée et où rien ne manquerait, de venir se placer devant lui. Il fut aussitôt servi, et quand il eut bien mangé, il se remit en route.

Petits-Yeux voyait clair, si clair, qu’il voyait à trois cents lieues à la ronde. Il se mit à regarder autour de lui et aperçut une troupe de gens armés qui se réunissaient auprès d’un château à peu de distance de l’endroit où il était. Petits-Yeux alla au château, et dans la cour il vit des animaux de toute espèce qui hurlaient comme si on les écorchait.

— Pourquoi, demanda-t-il, vos bêtes crient-elles de la sorte ?

— Nous n’en savons rien, répondirent-ils ; il y a trois jours qu’ils hurlent sans cesser et nous en avons la tête cassée.

— Je vais vous dire ce que cela signifie, dit Petits-Yeux qui entendait le langage de toutes les bêtes ; demain, dans la nuit, votre château et vos fermes seront pris et pillés par une troupe de voleurs et de brigands.

Les gens du château se tinrent sur leurs gardes, et ils rassemblèrent des hommes